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  • Romane Guyon

AMNISTIE

Dernière mise à jour : 6 févr. 2022


©Getty Images


A H.



Il fait sombre et le vent se lève. Il est une heure à laquelle les hommes deviennent méchants. Cette fille-là ne le sait pas encore. Elle cherche son chemin, elle ne sait même pas où elle est. Elle envoie un message à M. pour lui dire qu’elle sera là dans cinq minutes, si tout se passe bien. Elle t’observe, toi qui marches une dizaine de mètres devant elle. Tu t’arrêtes pour regarder de l’autre côté du lac, où des faisceaux de lumière enfoncent le ciel comme on forcerait un barrage. Elle te passe devant sans même te regarder : tu ne lui fais pas peur.



Et soudainement elle sent son pouls s’accélérer au rythme entêté de tes pas qui s’approchent. Ta main sur sa bouche, et c’est la crise cardiaque. A ce moment elle se dit que tout est fini, à ce moment tu étouffes le bruit sourd de son propre tocsin. Evidemment elle crie, mais tu es plus fort qu’elle : elle sait que tu pourrais la faire taire pour toujours. Tu la saisis si violemment qu’elle se sent basculer en arrière : elle sombre, et personne ne l’entend. Elle pense qu’elle va mourir. Elle observe le lac comme elle contemplerait un cercueil, puisqu’elle pense que c’est là qu’on retrouvera son cadavre. Elle ne respire plus, parce que tu appuies sur sa bouche comme tu essaierais d’arrêter une fuite d’eau. Alors elle arrête de se débattre ; l’armistice est pour elle mieux que la mort. Elle abandonne le combat et rend les armes. Tu observes le drapeau blanc qu’elle te montre. Tu sais déjà que tu vas le rougir de son sang. Elle se tait. De toute façon personne n’est là pour l’aider. Elle n’a aucun allié dans cette bataille. Dans cette forêt régie par la loi du plus fort, elle ne peut rien contre toi.




Alors tu commences à traîner sur plusieurs mètres cette femme que tu as assujettie. Elle sait qu’elle est impuissante. Elle se soumet au diktat de tes pulsions. Tu retires ses vêtements comme on arracherait des mauvaises herbes ; tu la jettes dans ce coin de forêt comme on se débarrasserait de ses ordures. Tu n’arrives pas à ouvrir le short noir qu’elle porte ce soir-là. C’est son préféré, elle trouve qu’il lui fait de belles jambes. Qu’importe, tu le déchires dans le mouvement précipité d’un homme à qui rien ne résiste. Elle ne pleure pas. Pourquoi pleurerait-elle ? Elle sait que ça ne servirait à rien. Elle observe hallucinée le spectacle de ses vêtements que tu détruis un à un. Elle est presque nue.




A-t-elle encore de l’espoir à ce moment ? A vrai dire, elle n’arrive plus à penser. Deux phrases tournent et rien ne les remplace. Elle va peut-être mourir et pourtant elle pense à des poèmes. Une personne bien étrange que cette fille-là, qui entend Breton alors qu’elle est en train de tout perdre.




Je me dirige vers la chambre où je suis étendue et j’y mets le feu

Pour que rien ne subsiste de ce consentement qu’on m’a arraché…



Sans doute que si sa forêt brûlait quelqu’un appellerait à l’aide. Elle voudrait crier au feu, mais elle n’arrive même pas à crier au viol. On pense d’habitude que ces choses-là n’arrivent qu’à d’autres. Et pourtant, c’est en train de lui arriver. Elle se dit que c’est son nom qu’on verra dans les rubriques faits divers. Son corps dénudé sera retrouvé dans quelques jours, si non quelques heures. Et elle, elle sera morte. Elle se dit que c’est injuste, mais déjà tu lui ravis le dernier morceau de tissu qu’elle porte. Elle est nue. Elle se sent vulnérable. Elle se sait à ta merci.



Heureusement, tu ne penses pas à ôter l’armure invisible que portent toujours toutes les femmes fortes. Ta cruauté ne fait que ricocher sur sa carapace. Tu ne sais pas qu’elle t’est imperméable. Mais à ce moment elle se rappelle qu’elle est optimiste. Un autre vers lui revient. Elle n’en a qu’un souvenir flou. C’est exceptionnel qu’elle ait un souvenir à ce moment-là, tout de même. Mais c’est un vers dont Inaya lui avait parlé une semaine plus tôt. Il faut tenter de vivre… Elle ne retrouve pas le début, elle n’arrive pas à se souvenir que c’est le vent qui se lève. Et pourtant le vent se lève, cette nuit-là. Et elle veut vivre encore un peu plus. Elle veut être sûre qu’elle vivra. Alors elle ose ouvrir la bouche. Pour la première fois ce n’est plus un cri qui en sort. Est-ce que vous allez me laisser en vie ? Tu lui demandes pourquoi. Drôle de réponse, mais cela suffit : elle est terrifiée. Pourquoi la laisser en vie ? Son envie devrait suffire, mais tu n’as rien à faire du désir des femmes puisque toi seul importes. Et tes envies à toi se trouvent entre ses jambes à elle. Elle ne sait même pas quoi te répondre ; elle se tait à nouveau.



Elle a l’air forte d’habitude, cette fille-là. Et pourtant, elle gît sur le sol terreux de ce retranchement de forêt où il n’y a que des cauchemars pour la border. Elle a connu des lits plus confortables. Elle ne voit rien mais elle te sent humidifier des parties d’elle qu’elle aurait souhaité garder secrètes à jamais. Ta bouche s’y pose comme si tu cherchais à marquer ton territoire. Tu la dégoûtes, alors que tu colonises une à une toutes les parties de son corps. Elle se sent sale de partout, souillée de toute part. Tes baisers sur sa peau ont l’air des morsures d’un fauve. Tu t’approches de sa bouche. Elle voudrait hurler, mais tout ce qu’elle peut faire, c’est t’embrasser en retour. Comprenez-la, elle a envie de vivre. Tu poses ta bouche sur la sienne comme tu frapperais à une porte close. Elle aimerait que ça s’arrête. Elle voudrait te donner des coups de poing, des coups de pied, des coups de gueule. Assurément tu embrasses mal. Elle ne le sait pas encore, mais elle gardera la sensation infecte de ta langue dans sa bouche pendant des heures encore. Elle voudra arracher ses papilles jusqu’à en saigner si cela signifie oublier le goût que tu as.



Elle n’oubliera pas non plus cette voix qui à cet instant lui susurre des mots doux. Ma chérie… Tu lui dis des mots qu’on ne lui a jamais dits avant. Des premiers mots d’amour prononcés avec la dernière des animosités. C’est peut-être que le bruit d’une fermeture qui s’ouvre les accompagne. Elle comprend sans le voir que tu dégaines l’arme avec laquelle tu vas l’abattre. Elle réalise tout, elle n’est plus spectatrice de rien. Elle reprend possession de ce corps que tu as transformé en son propre enfer. Une pensée rationnelle l’atteint enfin.




L’exécution commence maintenant. Là elle comprend que tu es en train de me violer.


Mais déjà tu l’enfonces en moi. Tu décides que c’est le moment, alors tu entres en moi avec la violence de l’oubli. Et tu continues de m’appeler ton amour en me remplissant de ta haine. J’ai mal comme jamais je n’ai souffert. J’ai l’impression que tu me poignardes. Tu plantes ton drapeau noir à la confluence de mes cuisses comme tu enfoncerais un clou : en plusieurs coups qui cognent comme un marteau. Mais je ne peux pas crier, puisque j’ai peur que tu me tues. Quoique tu ne pénètres déjà que le cadavre vide d’une vie que je me suis fait la promesse de réserver à l’amour. Tu entres en moi comme dans un cimetière. Je voudrais briser de mon talon ce bélier de malheur avec lequel tu persistes à enfoncer cette porte que tu as déjà ouverte bien trop de fois. Je suis si impuissante que je m’agrippe à ma propre jambe pour réprimer des cris de douleur. Je suis condamnée à me satisfaire d’un râle qui ne m’est d’aucun secours, alors que le mouvement de va-et-vient que tu m’imposes continue. C’est infini, c’est inlassable. Tu es comme aliéné : au-delà de ce marteau piqueur que tu enfonces plus profondément encore en moi, c’est tout ton être qui se transforme en machine. Je regarde ton humanité disparaître alors que tu te retires de mon corps. Tu sembles satisfait. Tu trouves ta jouissance dans le plus grand de mes malheurs. Ton épée tâchée de sang ne m’a que trop meurtrie.




Cette situation m’a semblé durer des heures, elle n’a pourtant duré que vingt minutes. Pendant ces vingt minutes tu es devenu un monstre. Je suis restée plus humaine que jamais. Et déjà sous le poids de ton corps je me fais la promesse que je ne laisserai dans ce retranchement de forêt rien de mon bonheur de toujours. Je me promets que je te survivrai. Et puis le vent se lève. Toi aussi. J’essaie de t’observer. Je n’y arrive pas, parce que tu me caches les yeux. Si je te voyais dans la rue, je ne te reconnaitrais même pas. C’est égoïste de ta part, tu ne veux juste pas qu’on t’arrête. Mais grâce à toi, je n’aurai pas à chasser de mes cauchemars les traits de ton odieux visage. Quand on me montrera dans quatre mois une photographie de toi, je serai incapable de t’identifier. De toute façon ton visage ne m’importe que peu. Je veux juste survivre.




Tu me dis de t’attendre. Deux minutes, je reviens dans deux minutes. Je ne comprends pas. Tu répètes. Deux minutes, je vais chercher ta carte. Deux minutes. Et puis tu disparais. Je suis perdue dans ce fourré de forêt et même toi tu me renies. Je ne sais pas quoi faire. Sans doute devrais-je m’abandonner à mon tour. J’y renonce : il faut tenter de vivre. Ma position ne m’offre qu’un choix : le départ ou la mort. Je n’ai que faire des dilemmes, moi je choisis la vie. Je retire de mes yeux ma veste dont tu as fait ton arme. Je ne sais pas où tu es, mais je sais que tu n’es pas loin. Il faut que je parte, alors je jette mes talons qui gêneraient ma fuite et fais de cette veste qui m’éborgne un habit de fortune. Je me surprends à vouloir rester pudique alors même que c’est ma vie qui est en jeu.



Et je m’élance. La scène de crime est proche d’un sentier me menant à la route principale. Je cours, je crise, je crie. Je suis en vie mais j’ai encore besoin d’être sauvée. J’arrête les voitures qui passent. Je hurle au viol pour toutes ces minutes où tu m’as contrainte au mutisme. Peut-être est-ce à cet instant que je commence à pleurer. C’est que je me sens chanceuse d’être vivante, je crois. Je pleure comme un nourrisson, puisque j’assiste à ma propre renaissance. Comme tout accouchement le mien est douloureux : j’arrête un taxi qui refuse de me prendre. Il ose se sentir plus en danger que moi. Et toi tu n’es encore qu’à quelques mètres, je le sais. Je n’ai pas le temps de négocier. Je cours encore à en perdre haleine. Il n’y a que des hommes seuls dans la plupart des voitures, et j’ai peur que le cauchemar recommence, alors je ne leur demande que la police.



On m’indique mal, je cours plus d’un kilomètre. L’adrénaline m’empêche de ressentir fatigue ni douleur. Pourtant, je garderai incrustée plusieurs jours sur la plante de mes pieds la terre que j’ai foulée pour te fuir. Sauve qui peut. Propulsée ce soir-là dans un monde d’adultes, c’est d’un enfant que me vient la lumière. Je ne sais pas grand-chose de lui, si non qu’il a quinze ans et qu’il s’appelle H. Je parcours ce boulevard noir et vide quand je l’arrête. C’est le seul qui veut bien m’aider. J’apprendrai même plus tard qu’un adulte a essayé de l’en dissuader alors que j’étais au téléphone à quelques mètres de lui. Soi-disant que je suis dangereuse et que lui est naïf. En tout cas, H., je ne sais pas ce que je lui dois. Peut-être la vie. Il appelle la police et me console comme on bercerait un enfant. De mes problèmes de grandes c’est ce petit qui m’a aidée. Je ne sais pas tellement à quoi je pense. Juste la réalisation, peut-être. Je suis en vie. Je suis en vie. Je suis en vie. J’observe le sang coagulé partir de mes griffes, et la vie recommence.



Déjà les sirènes s’excitent et sonnent dans cette sombre soirée. Elles sont là pour moi. Plus rien ne sera comme avant. La police m’interroge, je comprends que je m’engage dans une guerre. Tu n’en gagneras que cette première bataille. On me dit qu’il faut y retourner. Je les guide. Revenir sur la scène de crime, c’est pour moi observer un tombeau. Le mien. C’est l’endroit où j’ai un instant cessé d’exister. Mais maintenant tout reprend. Je fonds en larmes quand j’aperçois mes deux chaussures balancées là avec la force de ma terreur. Ça ne fait pas une demi-heure que c’est terminé et je m’y revois déjà. Un pompier me raccompagne dans le camion qui m’emmènera à l’hôpital.



Là-bas, je dois laisser un homme examiner toutes les parties de mon corps. Tu ne m’as pas blessée, tes lames de rasoir n’ont laissé sur mon front que quelques griffures. Je raconte encore et encore le scénario du film d’horreur que je viens de vivre. Je m’y suis tue alors que j’aurais voulu hurler. Maintenant je crie parce que tu me préférerais muette. Mon silence aurait été ta victoire, mais tu as trouvé une adversaire à ta taille. L’homme qui m’examine prélève sur ma peau des bouts de toi grâce auxquels tu seras enfermé dans un peu plus de deux mois. Je ne le sais pas encore. J’ai mal au dos. J’espère ne pas avoir à supporter longtemps le souvenir de tout ton poids sur mon corps. C’est moi entière qui me suis bloquée, quand mon imagination a rejeté ce que le fait ne pouvait que recevoir.



On me dit que je ne tomberai pas enceinte, mais que je tomberai peut-être malade. On ne sait pas encore si tu as pu semer la mort dans mon sang. Je prends des médicaments pour me mithridatiser contre ton venin. Je réclame ma maman. Il n’est pas encore six heures. On me la refuse depuis que j’ai été sauvée. Elle me manque comme me manquerait un mort. On me dit d’aller me laver, de toute façon elle et mon père ne répondent pas. Mais elle rappelle. Maman viens s’il te plaît, j’ai besoin de toi. Je vais me laver. Papa ne répond toujours pas. Il ne le saura que dans huit heures. C’est finalement l’eau d’une douche qui ruisselle sur ma peau, pas celle du lac. Je me suis sauvée. On me prête des vêtements et des chaussures, ceux que je portais alors sont maintenant des pièces à conviction. On me dit que maman et Thomas arrivent bientôt.


On me place dans une salle vide. L’attente est longue. Puis j’entends leurs voix et leurs pas qui s’approchent. Je les étreints comme la première et la dernière fois. Je pleure, eux non. Vous savez ce qu’on m’a fait ? Ils ne savent pas. On ne leur a parlé que d’une agression. Je dois re-prononcer devant les deux personnes que j’aime le plus au monde ces paroles définitives. Il m’a violée. Ils ne regardent plus que le vide, sans doute le tien. Il est déjà sept heures passées, et il faut encore que je porte plainte. J’aurais pu espérer une nuit plus tendre.


Je raconte une fois encore. C’est tout ce que je peux faire. On me redit que je suis courageuse. Cela ne veut rien dire, le courage. Je n’ai fait que survivre. J’ai l’impression de réciter un texte, ça devient déjà mécanique. Je raconte que tu as mis ta main sur ma bouche. Que tu m’as trainée. Que tu m’as violée. Que je pensais mourir. Que tu m’as demandé pourquoi. Que tu m’as dit qu’on irait chez toi. Que je t’ai supplié de me laisser ici. Que j’ai couru pour te fuir. Une étape après l’autre. Peut-être dans le désordre, je ne sais pas. Je dépose plainte contre un inconnu, car je ne sais pas qui tu es. Je me dis que je ne le saurai jamais. Et pourtant, P. …



Je finis par sortir. Il faut que je leur dise. Je devais dormir chez M., elle s’inquiète peut-être. Et I., que va-t-elle penser, I. ? Je n’ai plus de téléphone, puisque tu l’as lancé dans le lac pour m’empêcher d’appeler à l’aide. T. me prête le sien, j’enregistre rapidement un message vocal.


I., donc je vais le dire de manière directe, pour qu’on passe à autre chose. Ça va être sombre, ce qui m’est arrivé est sombre, on peut se le dire T. ? En gros je me suis fait violer et c’est super sérieux donc je ne suis pas allée à la soirée. Je te le dis parce que ça va se savoir et j’ai envie de te le dire et il faut que j’en parle pour aller mieux. J’ai passé ma soirée chez la police et à l’hôpital, je suis émue d’être en vie puisqu’il y a sept heures ce n’était pas si sûr et… je suis en vie. Ça va et toi ?




Elle me dira des mois après que le contraste entre ma désinvolture et la violence de ce qui est dit la fait encore trembler. Sais-je même vraiment ce que je raconte à ce moment-là ? Il faut que je dorme. Les autres, je leur dirai après. A mon réveil, je le dirai à tout le monde. Sur un réseau social, peu importe lequel. Je n’ai plus la force de donner l’information individuellement, je décide de l’écrire à tous. Il faut parler pour guérir, alors j’écris. C’était il y a dix-sept heures, j’espère que ce n’est pas trop tôt. Je n’ai pas honte de ce qu’il s’est passé, et en aucun cas je dois le taire. J’ai été violée… Et maintenant tout le monde est au courant. On me redit que je suis courageuse, beaucoup. Je ne comprends pas. Je crois que je ne suis courageuse que par défaut. Ai-je vraiment le choix ?



Je promets à mes amis que je vais bien. Je n’ai que des médicaments à prendre, et rendez-vous à l’hôpital. Je veux les voir. Eux aussi veulent me voir, je crois. Alors il est convenu qu’on ira ensemble. Ce jour-là, mes amis m’accompagnent à l’hôpital. Ils auraient pu m’accompagner au cimetière. Que je suis heureuse de pouvoir les aimer encore. Saviez-vous que les médicaments de la pharmacie de l’Hôtel-Dieu descendent par toboggan ? Je discute avec les infirmières. Il y a peu de chances qu’on l’arrête, n’est-ce pas ? C’est rare. Je n’y crois pas, je dois me faire à l’idée de te savoir libre pour toujours.

Mais le premier août tout changera. Ce jour-là je recevrai plusieurs messages de maman :



Coucou Romane le commissaire a appelé… ils ont retrouvé ton agresseur Tu peux l’appeler Elle a dit qu’elle essaierait de t’appeler



Je verrai ce message à mon réveil. Tremblante, j’appellerai le numéro que maman m’a envoyé. La commissaire me confirmera que tu viens d’être arrêté. Tu auras recommencé sur une autre fin juillet. Elle sera sûre que c’est toi. On n’attendra alors plus que les confirmations ADN. Elle ne pourra pas m’en dire plus. Et puis de toute façon elle partira en vacances le soir même. Elle me dira de rappeler en septembre. Je fondrai en larmes. Tu seras écroué un jour après. J’obtiendrai justice.



De ta cellule tu n’abandonneras pas le combat. Déjà tu enverras une armée de démons me hanter. Mais j’irai bien. Et probablement finirai-je par te revoir, puisqu’on offre souvent aux victimes l’opportunité de se confronter à leur violeur. Que te dirai-je alors ? Sans doute que je te pardonne.



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